Les objectifs du Pôle d’Excellence Rurale de la filière cuir en Périgord (PER CUIR) : augmenter la qualité des cuirs (réduction des cicatrices liées aux barbelés, aux parasites externes) tout en veillant à la bientraitance animale et en rémunérant l’éleveur. Ce projet a été labellisé par l’Etat en Février 2012, et créé pour faire face à la demande croissante de peaux de très bonne qualité. En France, seulement 10% de peaux sont des peaux dites de Premier Choix (peaux sans défaut) alors qu’on en dénombre 70% dans d’autres pays européens. L’animation du PER est passée pour l’année 2018 sous la tutelle de ResoCUIR.
Pourquoi en Périgord Vert ?
Les Pôles d’Excellence Rurale sont des projets labellisés par l’Etat ; ils sont par définition, territorialisés. Le PER Cuir s’est ancré dans le Nord de la Dordogne, où son implantation était un atout, du fait de la présence massive d’élevages bovins à dominance “allaitant de race limousine” mais également, d’acteurs nécessaires au développement de la filière cuir (tannerie et entreprise de transformation de produits finis).
Photo : CIVO
Les acteurs du PER Cuir
24 élevages naisseurs engraisseurs
1 organisme de producteurs
2 abattoirs
(Ribérac et Thiviers)
1 tannerie
(Tannerie de Chamont)
1 transformateur final (Société Lim France)
En acceptant de devenir partenaire du projet, un éleveur s’engage à appliquer un protocole sanitaire et zootechnique à sa conduite d’élevage. En contrepartie, une plus-value sur la peau de son animal lui est versée. Dans la période de référence, en moyenne, 1470 peaux entraient chaque année dans le circuit du PER CUIR (58 % de peaux issues de veaux ; 42 % de peaux issues de jeunes et gros bovins). Des fonds publics (européens, régionaux et départementaux) ont été apportés afin d’aider ces différents acteurs à améliorer la qualité des peaux tout en respectant la charte qualité de la démarche.
Le bilan
Après cette première phase d’expérimentation, les résultats parlent d’eux-mêmes. Prenant en compte que la durée d’élevage des animaux impacte beaucoup sur les résultats obtenus (5 mois pour un veau ; 11 mois pour un jeune bovin ; 5 à 8 ans pour un gros bovin), deux conclusions :
Du fait de sa faible durée d’existence, le PER CUIR n’a pas assez de recul pour constater l’amélioration de la qualité des peaux de jeunes et gros bovins. Les chiffres atteignent une moyenne de 33.5 % de peaux de 1er choix sellier pour les jeunes bovins, et 9.7 % de peaux de 1er choix pour les peaux de gros bovins.
La catégorie des veaux sous la mère a relevé le défi d’amélioration de la qualité des peaux. En quatre ans, le pourcentage de peaux de 1er choix sellier a quasiment doublé. Il est passé de 47 % au début de la démarche à 76 %. Ce résultat a été obtenu en partie grâce à la motivation et l’attention que portent les éleveurs à leur cheptel.
En reprenant l’animation du PER en 2018, année complémentaire à la période expérimentale et en constatant les résultats obtenus, ResoCUIR, avec le soutien financier de la Région Nouvelle-Aquitaine, a diligenté une étude par un cabinet extérieur sur les perspectives de développement du Pôle d’Excellence Rurale de la filière cuir. Les résultats ont démontré le bien-fondé du PER pour l’ensemble de la chaîne de valeurs et atteste de sa viabilité économique.
Face à l’ampleur du projet portant sur 4 ou 5 années, l’année 2019 a été une nouvelle phase de construction et d’Ingénierie du projet Filière Excellence Cuir Nouvelle-Aquitaine (FECNA). L’objectif du projet global, la construction d’une filière d’excellence : Excellence Cuir – Excellence Viande – Excellence Territoire.